Craps aux USA : en Floride, les législateurs convoquent une assemblée spéciale au sujet du Seminole Gambling Deal

Publié le 12/05/2021

L'assemblée législative de Floride se réunira à nouveau pour une session spéciale pendant la semaine du 17 mai afin d'examiner un accord pesant pas moins de 2,5 milliards de dollars qui lie l’État fédéral et la tribu des Séminoles. Sont concernés les sept casinos détenus, gérés et exploités par le peuple amérindien d'Amérique du Nord (notamment le Hard Rock Casino Hollywood). Signé le mois dernier, l’accord paraphé par le gouverneur républicain, Ron DeSantis, et le président des Séminoles, Marcellus Osceola Jr, est l'aboutissement de plus de cinq ans de pourparlers infructueux et de batailles juridiques entre la puissante tribu et l'État. À la clé : l’expansion exceptionnelle du marché des jeux de hasard sur tout le territoire floridien et la libéralisation de jeux tels que le craps.

Les Séminoles, unique opérateur de jeux de casino en ligne et physiques de Floride

Suite à l’accord trouvé entre le gouvernement de Floride et la tribu des Séminoles, cette dernière posséderait l’exclusivité du marché des jeux d’argent en ligne et physiques (casino, poker et paris sportifs) dans l’ensemble du territoire, et ce pour les 30 années à venir. En outre, le texte de loi autoriserait aussi les Séminoles à proposer du craps et de la roulette dans leurs sept casinos, notamment le mythique Hard Rock Casino Hollywood.

À présent, c’est au corps législatif de donner son appprobation. Mais avec les paiements garantis par l’État d’au moins 500 millions de dollars par an pendant les cinq premières années du monopole, les enjeux, on peut le dire, n’ont jamais été aussi élevés ! Rappelons toutefois qu’en 2015, le précédent gouverneur de Floride, Rick Scott, avait déjà accepté un accord de 3 milliards de dollars avec les Séminoles. Le paiement des droits devait s’étaler sur sept ans. Or, le monopole du marché des paris sportifs ne faisait pas encore partie de l’équation — à l’époque, il était uniquement question du blackjack, de la roulette et du craps. Les Séminoles sont donc les grands gagnants de l’affaire, et pas qu’un peu !

Reste que le précédent accord avait été annulé suite à un jugement adressé par un tribunal fédéral, estimant que le principe d’exclusivité des Séminoles avait été enfreint en raison de l’autorisation des paris mutuels dans les hippodromes, considérés comme une imitation de ce qui se fait dans les casinos. En conséquence, les Séminoles étaient déjà libres de proposer du blackjack, de la roulette et consort, de manière exclusive et gratuite, jusqu’en 2030. Cela a nettement affaibli la position de l'État à la table des négociations.

Des failles apparentes, des défis juridiques sans précédent

Même si les deux chambres législatives arrivent à un consensus, il est évident que l’accord sera confronté à de nombreux défis juridiques. En 2018, les électeurs de Floride ont adopté un amendement constitutionnel qui exige l'approbation des électeurs pour l’ensemble des propositions relatives au développement du marché des jeux d'argent dans l’État fédéral.

Pour mettre fin aux doutes, le bureau du gouverneur a fait valoir que l'expansion se produirait sur les terres souveraines des Séminoles, et non en Floride. Or, les paris sportifs et jeux de casino sur mobile empêcheraient cette définition d’être exacte. En tout cas, l'accord DeSantis-Séminoles sera présentée à la commission des crédits du Sénat le 17 mai à venir, et devrait être soumis au Sénat le jour suivant. Enfin, il sera épluché par la Chambre des Représentants le 19 mai.