Le craps s’invite dans l’Ohio : un nouveau projet de loi relance la bataille des casinos en ligne

Publié le 27/05/2025

À Columbus, dans l’Ohio, aux États-Unis, deux élus républicains de la Chambre ont déposé le House Bill 298 qui autoriserait chacun des quatre casinos et sept racinos de l’Ohio à lancer des plateformes de jeux d’argent en ligne proposant des machines à sous, du poker, de la roulette… et surtout du craps. Contrairement au volumineux Senate Bill 197 présenté une semaine plus tôt, le HB 298 exclut les jeux de loterie et les paris hippiques virtuels, misant sur une offre plus resserrée destinée à séduire les législateurs prudents.

House Bill 298 : pourquoi le craps devient-il la pièce maîtresse ?

Si les machines à sous génèrent la majorité des revenus, les supporters du texte mettent en avant le craps, un jeu absent de l’actuel marché légal de l’Ohio : avec une marge maison de 1,41 % sur la mise Pass Line, il offre un avantage aux joueurs parmi les plus faibles de l’univers des casinos — un argument de vente efficace auprès des amateurs éclairés.

Surtout, l’Ohio rejoindrait un club encore très fermé : seules cinq juridictions américaines – le New Jersey, le Michigan, la Pennsylvanie, le Connecticut et la Virginie-Occidentale –, proposent aujourd’hui du craps en argent réel sur des sites agréés. Les opérateurs locaux, qui peinent à retenir les parieurs férus de dés, voient donc dans le HB 298 l’occasion de rapatrier une partie des mises qui fuient vers les plateformes offshore.

Au-delà de l’attrait ludique, les partisans du texte soulignent la dimension technologique : adapter le lancer de dés au numérique exige des générateurs de nombres aléatoires certifiés et, dans certains cas, des solutions « dice popper » filmées en direct pour rassurer les puristes sur l’équité du jeu. Ce savoir-faire pourrait attirer des studios et des emplois dans l’État, plaident-ils.

Des recettes fiscales à la clé, mais un calendrier serré…

Selon l’American Gaming Association, les revenus du marché iGaming et des paris sportifs ont bondi de plus de 15 % au premier trimestre 2025, atteignant 6,19 milliards de dollars — soit près d’un tiers de la manne commerciale nationale. Les défenseurs du HB 298 estiment qu’un prélèvement fiscal calqué sur le modèle de la Pennsylvanie (entre 15 % et 54 % selon le jeu) pourrait rapporter plus de 300 millions de dollars par an, sans compter les frais de licence pour chaque site exploité par un casino ou un racino.

Reste à trouver un compromis avec le Sénat, où le SB 197, plus ambitieux mais plus controversé, poursuit sa route. Les deux chambres devront harmoniser leurs visions d’ici à la fin de la session de novembre pour éviter que le dossier ne soit repoussé à 2026. Entre-temps, les opérateurs préparent déjà leurs plateformes : beaucoup ont signé des accords préliminaires avec des fournisseurs de craps en direct afin d’être opérationnels dès le jour 1.