Roll to Win Craps : cinq ex-employées du Harrah’s Ak-Chin poursuivent le casino en justice

Publié le 03/10/2024

Cinq anciennes croupières du Harrah's Ak-Chin Hotel & Casino, un établissement situé dans la ville de Phoenix, en Arizona, ont intenté une action en justice pour licenciement abusif. Elles affirment avoir été faussement accusées de complicité avec des tricheurs, lesquels ont truqué un terminal de Roll to Win, version électronique du craps traditionnel. Selon les ex-employées du casino, de telles accusations sont infondées et résultent d'un manque de formation adéquate.

Le jeu à l’origine des accusations de triche : Roll to Win

Le jeu Roll to Win est une version électronique du craps classique. Contrairement au dernier, où quatre croupiers sont requis pour superviser une partie, Roll to Win ne sollicite qu’un seul d’entre eux, lequel a essentiellement pour mission d’entrer les résultats via un écran tactile. Les joueurs, eux, placent leurs paris sur des écrans séparés qui sont invisibles pour le croupier (ce qui peut créer des opportunités de triche en l’absence de surveillance étroite).

En 2022, après l’introduction de Roll to Win, le casino Harrah's Ak-Chin a subi des pertes financières importantes, ce qui a mené à l’ouverture d’une enquête. Le Harrah’s a alors accusé près de vingt croupiers, dont les cinq plaignantes, d’avoir conspiré avec des joueurs pour tricher. Dans la foulée, les croupières ont été suspendues sans salaire et accusées de vol par l'Ak-Chin Tribal Gaming Agency.

Les plaignantes dénoncent un manque de formation

Les plaignantes, toutes issues de minorités, affirment n’avoir reçu aucune formation adéquate concernant Roll to Win. Susan Samons, l’une des croupières concernées, raconte n’avoir eu qu’une brève démonstration de cinq minutes avant de devoir superviser le jeu. Necy Sundquist, une autre plaignante, confirme que ses instructions se limitaient à « […] donner les dés et entrer les résultats dans l’ordinateur ».

L’avocat des plaignantes, Me Jake Curtis, soutient que ces femmes n’étaient pas préparées à faire face aux failles du jeu, les exposant à des erreurs involontaires. Il affirme que le Harrah’s de Phoenix n’a pas formé correctement ses employés pour prévenir les tricheries, laissant entendre que c’étaient les chefs de fosse et agents de surveillance du casino qui auraient dû être plus attentifs.

Les résultats de l’enquête de l'Arizona Department of Gaming

Le régulateur local, l'Arizona Department of Gaming, a confirmé que le personnel du casino n’avait pas reçu de formation suffisante pour superviser un jeu tel que Roll to Win. Malgré cette conclusion, le Harrah’s a tout de même licencié les cinq femmes. Jie Xia, l’une des plaignantes, a vu sa licence tribale révoquée, bien que l'enquête n'ait pas révélé de comportement criminel. « C’est toute ma carrière qui s’envole », a-t-elle confié, expliquant qu’elle aimait son travail et les relations qu’elle avait nouées avec les joueurs et ses collègues.

Les plaignantes accusent le Harrah’s de discrimination, affirmant que leur licenciement est injuste. Elles demandent des dommages-intérêts punitifs et un procès devant jury, insistant sur le fait que leur maîtrise limitée de l’anglais et leur statut de minorités ont joué un rôle dans cette affaire.« Nous voulons que justice soit rendue », a terminé Susan Samons, laquelle espère que cette affaire servira d’exemple dans toute l’industrie du jeu.