Jeux de hasard en ligne : des pratiques « problématiques » selon l’ODJ

Publié le 25/07/2018

D’après l’Observatoire des Jeux (ODJ), lequel a mené une étude auprès de 6 200 pratiquants des jeux de hasard sur internet en France (notamment des joueurs de craps en ligne), les jeux d’argent en ligne entraînent des pratiques plus intensives et plus problématiques que les jeux traditionnels. Pour rappel, les jeux d’argent en ligne ont été réglementés il y a presque dix ans et ces derniers représentent 10 % de l’ensemble des dépenses en jeux d’argent en France.

Deux joueurs sur dix ont des problèmes à cause des jeux de hasard en ligne

En France, en 2018, quinze sociétés agréées par l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL) se partagent le marché des jeux de hasard sur internet. Ces derniers sont notamment La Française des Jeux, PMU, Betclic ou encore Winamax, pour n’en citer que quelques-uns. Or, dans une note publiée le mardi 24 juillet, l’ODJ, organisme d’état affilié au Ministère de l’Économie et des Finances, dénonce le fait que « Les jeux de hasard en ligne sont généralement plus intensifs en matière de fréquence d’utilisation et de dépenses, mais aussi plus problématiques que ceux qui se déclinent sur les supports traditionnels ». En effet, d’après l’ODJ, deux joueurs sur dix sont engagés dans des pratiques qui leur causent des problèmes dont la gravité est plus ou moins importante : 9,4 % d’entre eux sont répertoriés comme joueurs à risque modéré, 13 % d’entre eux présentent des risques importants, ce qui signifie qu’ils sont en difficulté par rapport à leur pratique des jeux de hasard sur internet.

Selon l’ODJ, la part des joueurs excessifs dépend du jeu en question : 15,6 % des joueurs à risque jouent au poker en ligne, 8,1 % d’entre eux s’amusent aux jeux de loterie sur internet. Dans cette catégorie particulière, 3,6 % des joueurs développent des problèmes graves au Loto, 9,7 % des sondés sont des joueurs de jeux de grattage à risque. Aucun problème en particulier n’a été dénoté par rapport à la pratique du craps en ligne, qui est une variante moins répandue que celles précédemment citées.

Les joueurs en ligne sont des hommes qui approchent de la quarantaine

Toujours d’après l’ODJ, le joueur en ligne moyen est un homme âgé de 38 ans, et diplômé. Il dépense autour de 1 500 € par an. Cela dit, au moins un joueur sur dix dépenserait bien plus que cela, c’est-à-dire entre 2 900 € et 3 100 € par an, soit un bon magistral par rapport aux 1 200 € constatés en 2012 dans le cadre d’une étude similaire. À noter que près de deux joueurs sur dix parient sur des produits non régulés en France ou ne faisant l’objet d’aucune offre légale, ce qui est le cas du craps en ligne mais aussi des paris financiers et de l’eSport.

Face à ce constat alarmant, l’ODJ demande à ce que de véritables stratégies de prévention soient mises en place. Qui plus est, selon elle, il est nécessaire de réguler les pratiques qui sortent du champ d’action de l’ARJEL, comme celle des casinos en ligne par exemple. L'activité a beau ne pas être régulée pour le moment, des milliers de joueurs la pratiquent tous les jours, comme le montre cette infographie réalisée en 2016 par InspecteurBonus. Ce même site a d'ailleurs posté un article récemment sur les dangers des jeux en ligne, en proposant aux joueurs des clés simples pour apprendre à gérer ses dépenses et temps de jeu.